Membre d'honneur au Trophee Bailli de Suffren © Académie des Arts et Sciences de la Mer

À Saint-Tropez

L’Académie des Arts & Sciences de la Mer est fière d’avoir été invitée à Saint-Tropez les 24, 25 et 26 juin 2016, afin de participer au Comité d’honneur du Trophée Bailli de Suffren et célébrer son jumelage avec l’Institut d’Histoire Maritime Hellène, après l’avoir initié en 2015.

À l’occasion de cette fameuse course qui rassemble des yachts de tradition pour un périple très fair-play entre Saint-Tropez et Malte, l’Académie a eu le plaisir d’être invitée au dîner de gala avec la délégation grecque venue concrétiser le jumelage entre nos deux institutions. Le lendemain, après le baptême des yachts et le départ de la course, nous avons officialisé ce jumelage à la Citadelle de Saint-Tropez. La journée du dimanche fut agrémentée d’une visite guidée de la région, d’une sortie en mer et d’un déjeuner à la Marina de Port-la-Galère à Théoule.

C’est un moment important pour l’Académie des Arts & Sciences de la Mer. En effet un pôle culturel très intéressant s’ancre en région sud en jetant un pont non moins intéressant entre le pôle atlantique historique et la côte méditerranéenne.


Voici le résumé de ces journées, contées par Gérard PÉTILLAT, Président de l’Académie :

« Forcément que la mer est d’un bleu impeccable, forcément que le soleil est au rendez-vous, forcément … puisque Saint-Tropez a été choisie dès le départ pour accueillir ce fameux jumelage entre notre académie et l’Institut d’Histoire Maritime Hellène. Un jumelage qui, célébré en marge du XIVe Trophée Bailli de Suffren, se déroule sous les meilleurs hospices grâce à la parfaite mobilisation sur place des membres de notre Académie.

Ce sont eux qui, présents dès le 24 juin, accueillent à l’aéroport de Nice et hébergent la délégation grecque conduite par l’Amiral Dimitrios BANTIAS, Président du Conseil d’Administration de l’Institut Hellène. Le soir même, l’Académie et les représentants grecs sont invités lors du dîner de gala officiel du Trophée, sous les belles étoiles de Méditerranée … avec également Dimitri MICHALOPOULOS, Historien en Chef de l’Institut et Jacques BOURRIER Commissaire général de la Marine et Marie CARDINE, trésorière de l’Académie.

Le lendemain matin, nous participons tous à la cérémonie officielle célébrant le 150e anniversaire de l’érection de la statue du Bailli de Suffren sur le port de Saint-Tropez et fêtons le départ de la course-croisière de yachts de tradition entre Saint-Tropez et La Valette à Malte. Nous sommes ainsi aux côtés de l’Ambassadeur de Malte à Paris, des Consuls Généraux d’Italie et de Grèce et des représentants de la Marine Nationale.

Plus tard dans l’après-midi, nous nous retrouvons à la Citadelle, Musée d’Histoire Maritime de Saint-Tropez, pour tout d’abord officialiser la passation de pouvoirs de Commissaire Académique Territorial PACA – Monaco, entre Jean-François TABLEAU-MARTINETTI et Jean-Patrick PASZULA.

C’est en ce lieu magnifique et prestigieux que nous actons notre jumelage avec l’Institut d’Histoire Maritime Hellène. Les signatures de la Charte et l’échange des pavillons se font sous le haut patronage :
– des représentants de la Mairie de Saint-Tropez et du Musée d’Histoire Maritime,
– de Stylianos GAVRIIL, Consul Général de Grèce à Marseille,
– de Pierre-Yves BARASC, Président de la SNSM de Saint-Tropez,
avec nos amis grecs :
– l’Amiral Dimitrios BANTIAS,
– le Capitaine de Corvette Zisimos ZERVAS, Directeur de l’Institut,
Dimitri MICHALOPOULOS, Historien en Chef de l’Institut,
avec les membres de notre Académie :
Marie CARDINE,
Jean-Patrick PASZULA, nouveau Commissaire Territorial PACA,
Jean-François TABLEAU-MARTINETTI,
Walter WOLKOWICZ,
Christian BENOÎT,
et bien sûr, votre serviteur !

Dimitri nous présente la version française de son dernier livre très surprenant, L’odyssée d’Homère au-delà des mythes, livre naturellement dédié à Pierre-Arnaud LEBONNOIS, qui est, ne l’oublions pas, à l’origine de ce jumelage et au cœur de nos pensées tout au long de ces cérémonies.

Le dimanche, l’ensemble des participants se retrouve à la Marina de Port-la-Galère, située à Théoule-sur-Mer, pour effectuer une sortie en mer, le temps d’aller frôler les Iles de Lérins et de mouiller devant Saint-Honorat afin d’y tester au grand air les dernières cuvées de blanc et rosé de la Marina …

Mais que ces moments festifs ne nous fassent pas oublier l’importance de la démarche intellectuelle et culturelle qui lie à présent nos deux entités. Plus que jamais, l’heure est à l’échange et au partage de nos talents, bien sûr, mais aussi de nos valeurs maritimes dans un espace qu’il nous faut absolument protéger et préserver. Utilisons donc les armes qui sont à notre disposition, l’hospitalité, la solidarité légendaire des gens de mer, la diversité des talents et des esprits et … notre liberté. » 

Au pied de la Citadelle de Saint-Tropez, de gauche à droite : Jean-Patrick PASZULA, Jean-François TABLEAU-MARTINETTI, Gérard PÉTILLAT, Dimitrios BANTIAS, Stylianos GAVRIIL, Consul Général de Grèce à Marseille, Zisimos ZERVAS, Directeur de l’Institut d’Histoire Maritime Hellène, MARIE-CARDINE, Dimitri MICHALOPOULOS et à genoux Walter WOLKOWICZ et Christian BENOÎT, Directeur du Trophée Bailli de Suffren et Président du Marenostrum Racing Club

Discours de Gérard PÉTILLAT, Président de l’Académie des Arts & Sciences de la Mer
Le 25 juin 2016 à la Citadelle de Saint-Tropez

 » Monsieur le Maire,
Monsieur le Consul Général de Grèce,
Cher Dimitrios Bantias,
Cher Dimitris Michalopoulos,
Monsieur le président de la station SNSM de Saint-Tropez,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,

La citadelle de Saint-Tropez, dès le XVIIè siècle, aura vu défiler au large une quantité incroyables de navires et de vaisseaux non pas de tout poils, mais de toutes voiles, amis comme ennemis. Quel bel endroit magique et symbolique pour vous accueillir messieurs, symbolique car ce lieu fut le vôtre dès 599 avant J.C. lorsque les phocéens, citoyens-marins intrépides s’installèrent à Massilia (Marseille) et à partir de là, décidèrent, pour sécuriser leur navigation commerciale, de créer des stations de mouillages et des comptoirs fortifiés qui eurent pour noms Athenapolis pour Saint-Tropez et plus loin Olbia (pour la ville de Hyères), Antipolis pour la ville d’Antibes ou Nikaia pour celle de Nice.

Je remercie le Maire de St-Tropez, Monsieur Jean-Pierre Tuveri et Monsieur Laurent Pavlidis pour le Musée d’Histoire Maritime de nous accueillir en ces lieux et nous permettre de célébrer cette union entre nos deux entités culturelles originales, l’Institut d’Histoire Maritime Hellène et l’Académie des Arts et Sciences de la Mer. Ce jumelage, nous le devons à la rencontre de personnes d’exceptions, le Docteur Dimitris Michalopoulos, historien et universitaire et le regretté Pierre-Arnaud Lebonnois de Nehel, Président-fondateur de l’Académie des Arts et Sciences de la Mer.

Ce jumelage, d’abord rêvé puis ardemment soutenu par ces deux fortes personnalités c’est, avant toute chose, la confirmation que les Arts sont indéniablement liés à l’Histoire ; ce jumelage c’est magnifier la mer et tous les hommes qui la célèbrent et la mettent en valeur ; ce jumelage c’est, aujourd’hui, avec nos coeurs de marins, vous rendre Athénapolis le temps de cette cérémonie ; c’est aussi nous rappeler que la France s’est positionnée de bon côté de la barrière, lors de la bataille de Navarin en 1827 aux côtés de la Grèce, lors de la lutte qu’elle entreprenait contre les Ottomans pour obtenir son indépendance.
C’est savoir écouter, transmettre, retranscrire, échanger, sauvegarder nos deux patrimoines maritimes mais aussi ceux de l’ensemble du monde maritime porteur d’immenses ressources, autant naturelles que culturelles, des ressources qu’il nous incombe aujourd’hui, et plus que jamais, de préserver et protéger.

Ce jumelage c’est pour nous, Académie des Arts et Sciences de la Mer, être vraiment au grand large afin de promouvoir et soutenir aussi bien les écoles de charpentiers de Marine, que de soutenir les différentes stations de la Société Nationale de Sauvetage en Mer en activité comme celles naissantes, à l’instar de la nouvelle station au port du Marin en Martinique, création que nous devons à deux de nos académiciens locaux ; c’est essayer de sauvegarder des documents précieux comme l’ordre de la bataille navale de Velez-Malaga, manuscrit peint en couleurs, datant du début du XVIIIe siècle, sorte de tapisserie de Bayeux de la Marine, d’une longueur de presque 7 m qui retrace l’une des dernières batailles du roi Louis XIV sur mer et que le Service Historique de la Défense ici en France, essaye d’acquérir par le biais d’une opération de financement participatif ; c’est enfin, à supposer qu’il y ai une fin, mettre souvent nos talents de peintres, sculpteurs, photographes, plongeurs, archéologues sous-marins, historiens au service d’actions caritatives destinées à penser les coeurs et les plaies. C’est ainsi que valeur forte, va la solidarité des gens de mer.

Le philosophe Platon disait qu’il y avait trois sortes d’hommes : les vivants, les morts et les marins. Alors ici, Mesdames et Messieurs, j’ose vous proposer de rencontrer des marins vivants, de penser à d’autres aujourd’hui absents, en sachant que tous se réjouissent de votre présence. » 


Discours de l’Amiral Dimitrios P. Bantias, Président du Conseil d’Administration de l’Institut d’Histoire Maritime Hellène
Le 25 juin 2016 à la Citadelle de Saint-Tropez

« Monsieur le Maire, Jean-Pierre Tuveri,
Mon cher Président de l’Académie des Arts et Sciences de la Mer, Gérard Pétillat,
Mon cher Commissaire Académique régional, Jean-François Tableau-Martinetti,
Chers Asmériens,
Chers Amis,

Je vous remercie tous pour cette chaleureuse cérémonie à la citadelle. Saint-Tropez a été un grand port de commerce, un site réputé pour la construction navale traditionnelle des plus beaux bâtiments de la marine marchande. Le musée d’histoire maritime de la Citadelle, se classe aujourd’hui au premier rang des musées en termes de fréquentation des publics différents : enfants scolaires, marins, etc.
En Grèce on dit qu’une ville qui respecte son passé et son avenir maritimes doit disposer de trois éléments :
– d’un musée maritime, – d’une statue des marins, – d’une église du patron des marins.
Je suis sûr que Saint-Tropez dispose des trois ! Mais Mesdames et Messieurs, le glorieux passé maritime ne vaut rien sans un avenir maritime …

Selon la volonté de notre bien-aimé Pierre-Arnaud Lebonnois de Nehel, entré dans le repos éternel, on est là, en France, dans la ville ravissante de Saint-Tropez, aux fins de célébrer le jumelage de l’Académie fondée par notre ami regretté et le Musée d’histoire maritime hellène. Son histoire est bien connue de nous tous. Elle est l’oeuvre de notre premier président et de ses amis qui partageaient sa passion pour la mer.
Le siège de notre Institut est au Pirée, le port de la ville d’Athènes tant ancienne qu’actuelle, et le centre portuaire le plus important dans le bassin de la Méditerranée orientale. Notre tâche consiste à la garde, étude et exposition de tout objet relatif à l’histoire de la navigation des Hellènes, qui date déjà de quatre mille ans au moins. Il est évident donc que les buts de notre académie et de notre institut sont presque identiques ; et au-delà de ces buts il y a le code éthique, élaboré par Gérard Pétillat, digne successeur de Pierre-Arnaud à la présidence de l’Académie, qui s’accorde parfaitement avec nos aspirations et notre manière d’agir.

Malgré l’absence de Pierre-Arnaud, voilà que nous donnons chair et os à son rêve ; un rêve dont l’ampleur embrasse deux pays, voire deux peuples, les Grecs et les Français qui ont le droit d’être fiers de leur histoire maritime. Nous attendons beaucoup de ce jumelage pour l’avenir maritime de nos deux pays. Malgré notre patrimoine maritime, la présence de nos drapeaux sur la totalité des océans, nos peuples souffrent d’une ignorance du monde maritime réel et de sa dynamique pour l’avenir des nouvelles générations.
– Notre but commun est de promouvoir le patrimoine maritime et les vertus des gens de mer.
– C’est à nous maintenant, de sensibiliser, de réveiller le vrai marin qui sommeille en chacun de nos compatriotes.
– C’est à nous maintenant de garder notre expertise et patrimoine maritimes vivants !!

Chers Amis, l’Europe et la Grèce, notamment, vivent des temps difficiles. À mon avis, l’avenir pour nos peuples se trouve plus que jamais dans notre héritage maritime exceptionnel. Selon le père de l’histoire, Hérodote, “ Nous avons la terre et la patrie si nous avons des navires et des mers ”.
Chers Amis, au nom de la délégation grecque ici présente, je vous remercie tous encore une fois pour l’accueil et l’hospitalité chaleureux pendant notre séjour, et je vous assure que la France, et désormais Saint-Tropez, occupent pour toujours une place dans mon coeur. J’espère que le fondateur de l’Académie des arts et sciences de la mer, l’inoubliable Pierre-Arnaud Lebonnois de Nehel, soit très heureux aujourd’hui, le jour de la cérémonie du jumelage de nos institutions. Je l’imagine souriant, de l’autre côté de l’horizon.

Monsieur le Président, Cher Gérard, je vous remercie pour votre promptitude à continuer et parachever l’oeuvre de notre regretté Pierre-Arnaud. Mettons donc toutes voiles dehors, afin de gagner la destination à laquelle il à rêvé toute sa vie durant.
Je souhaite à tous les passionnés et amants (amoureux) de la tradition maritime : “bons vents et bonne mer ! »


Remerciements de Jean-Patrick PASZULA, nouveau Commissaire Territorial pour la région Sud-Est

« C’est pour moi un honneur de remplacer Jean-François Tableau-Martinetti sur la région Méditerranée. Par son travail et ses contacts il a implanté notre belle institution sur les rivages de la grande bleue. Il reste encore à faire, la route est longue, mais ensemble nous avancerons sur cette belle destinée.
Je suis très touché de la confiance qui m’est accordée et ferais de mon mieux pour faire rayonner l’Académie sur le bassin méditerranéen. Lorsque Jean-François m’avait demandé si je souhaitais le remplacer, j’étais hésitant, car très pris par mes activités professionnelle, mais notre regretté Pierre-Arnaud, a levé mes doutes et j’ai été saisi par son enthousiasme ; je lui en suis reconnaissant.
Breton de coeur, je serais le lien, comme l’était Jean-François, entre l’Ouest et le Sud. »